On commencera par observer le rachis de manière symétrique et systématique. On observera le patient de devant, de côté et de derrière. On s’attardera sur la position du patient, la posture de la tête et de la nuque, la symétrie des épaules et du bassin, la longueur des membres inférieurs, les éventuelles déformations, la présence de lésions cutanées, la trophicité musculaire, la présence de fasciculations, la présence de rougeur, tuméfaction, une pilosité locale augmentée, etc.

À la station debout, on observe une déformation dans le plan frontal. On pense à une scoliose. En cas de suspicion de scoliose, on peut demander au patient de se pencher en avant. On recherchera une asymétrie de la courbure qui met en évidence la scoliose. Une scoliose peut être idiopathique, mais aussi congénitale ou secondaire à une maladie neuromusculaire telle que la dystrophie musculaire, la spina bifida ou encore l’ataxie de Friedreich, à une maladie métabolique telle que le rachitisme, à une atteinte des tissus mous telle que le syndrome de Marfan ou encore le syndrome d’Ehlers-Danlos, à des troubles anatomiques telles qu’une différence de longueur des membres inférieurs, qu’un trauma ou qu’une tumeur.

À la station debout, on observe une déformation dans le plan sagittal. On pense à une hyperlordose si la courbure concave est exagérée ou à une hypercyphose si la courbure convexe est exagérée. On retrouvera cette déformation dans la cyphose juvénile de Scheuermann, l’ostéoporose, la spondylarthrite ankylosante, etc. 

On observe une zone tuméfiée, rouge, douloureuse et/ou chaude, on pensera à un trauma, une ostéomyélite vertébrale, un abcès musculaire, une spondylodiscite, une spondylarthrite, une néoplasie osseuse primaire, une métastase sur un cancer du sein, cancer des poumons ou encore cancer de la prostate. 

On observe une amyotrophie, on pensera à une lésion nerveuse spécifique, une diminution de l’activité physique dans les lombalgies, etc.

On observe la présence de pilosité localisée sur une partie de la colonne ou encore un kyste. On pense à des malformations de type spina bifida, méningocèle, myéloméningocèle.

On observe une cicatrice, on pense à d’anciennes interventions de correction de scoliose, hernie discale, etc.

On observe des plis formés par la peau du dos. On parle de signe du sapin. On pense à une ostéoporose, fracture de vertèbre, etc.

On poursuivra avec la marche. On se rappellera que les anomalies de la marche peuvent être liées à des pathologies de différents organes (hanche genou, pied, affection neurologie, etc.) et ne sont pas spécifiques d’une atteinte rachidienne. On demande au patient d’effectuer plusieurs allers-retours. On observera le cycle de marche, la symétrie, la manière d’effectuer les demi-tours, etc.

On observe une boiterie, on pensera à diverses étiologies :

  • Une étiologie infectieuse telle qu’une arthrite septique, une ostéomyélite
  • Une étiologie inflammatoire telle que l’ostéochondrite disséquante, la synovite transitoire de hanche, la maladie de Legg-Calvé-Perthes, l’épiphysiolyse, les spondylarthropathies, la polyarthrite rhumatoïde
  • Une étiologie néoplasique telle que l’ostéome ostéoïde, des métastases, etc.
  • Une boiterie de Trendeleburg sur une insuffisance du moyen fessier (en position debout monopodale bascule du bassin en raison d'une insuffisance des muscles fessiers)
  • Une boiterie de Duchenne sur une insuffisance chronique du moyen fessier (boiterie de décharge avec inclinaison latérale du tronc du côté de l'articulation atteinte lors de la charge de la hanche atteinte)
  • Dans certaines pathologies neuro-musculaires comme la myopathie de Duchenne de Boulogne, une spasticité, une dystonie, un trouble cérébelleux, l’athétose, etc.
  • Une raideur articulaire sur paralysie spastique, des malformations de type coxa vara, des séquelles d’ostéochondrite, d’épiphysiolyse, d’un trauma ou d’une infection
  • Une inégalité des membres inférieurs dans la luxation congénitale de hanche, un coxa vara ou encore des séquelles d’une fracture, d’une ostéochondrite primitive, d’une épiphysiolyse, d’une arthrite, d’une ostémyélite ou d’une poliomyélite, une hémiplégie cérébrale, un syndrome de Klippel-Trenaunay, etc.
  • Une étiologie dégénérative telle que la coxarthrose, le conflit fémoro-acétabulaire, etc.