On peut voir l’épaule comme un ensemble d’articulations avec des structures anatomiques associées (muscles, tendons, ligaments et bourses). Cette présentation permet de faciliter l’analyse et la compréhension des constats révélés dans le status ainsi que cibler l’étiologie des dysfonctions constatées. Ce complexe articulaire permet de placer la main dans toutes les positions de l’espace. L’amplitude des mouvements que l’épaule permet de générer dans toutes les directions est exceptionnelle.

Au niveau des articulations, nous retrouvons l’art. gléno-humérale, l’art. sterno-costo-claviculaire et l’art. acromio-claviculaire. 

L’articulation gléno-humérale met en relation la glène de l’omoplate et la tête de l’humérus. Il s’agit d’une articulation non-congruente, contrairement à la hanche par exemple, qui est une articulation congruente. L’avantage d’une articulation non congruente est de permettre des mouvements larges de flexion, extension, abduction, adduction, ainsi que de rotation interne/externe et translation antérieure/postérieure.

Le désavantage est la fragilité de l’épaule au niveau de sa stabilité. Ainsi, les ligaments glénohuméraux stabilisent l’articulation de façon statique, alors que les tendons de la coiffe des rotateurs ainsi que les stabilisateurs de l’omoplate (rhomboïdes, etc.) effectuent une stabilisation dynamique de l’articulation, en apposant la glène à la tête humérale par traction musculaire.

Figure 1: Articulations de l'épaule

L’articulation sterno-costo-claviculaire met en relation le sternum, la clavicule ainsi que le premier cartilage costal. Elle est stabilisée par tout un complexe ligamentaire interclaviculaire, sterno-claviculaire et costo-claviculaire ainsi que par le tendon du muscle subclavier. 

L’articulation acromio-claviculaire relie l’acromion à la clavicule distale. Elle est stabilisée par les ligaments coraco-claviculaires et coraco-acromial.

Figure 2: Ligaments de l'épaule

Au niveau musculaire, nous retrouvons la coiffe des rotateurs, le groupe axio-scapulaire, le groupe axio-huméral ainsi que le biceps brachial.

La coiffe des rotateurs comprend 4 muscles insérés sur l’omoplate avec leurs tendons respectifs dirigés vers l’humérus. Le sous-scapulaire prend naissance au niveau de la face antérieure de la scapula et s’insère sur le tubercule mineur de l’humérus.

Il permet un mouvement de rotation interne du bras. Le sus-épineux s’insère sur la scapula, au-dessus de l’épine scapulaire. Son tendon passe par un plan de glissement sous l’acromion pour s’insérer au niveau du petit trochiter. Il permet un mouvement d’abduction du bras. Le muscle infra-épineux s’insère sur la partie postérieure de la scapula, en dessous de l’épine scapulaire. Son tendon s’insère aussi sur le petit trochiter, inférieurement à l’insertion du sus-épineux. Il permet un mouvement de rotation externe.

Le petit rond s’insère sur la face postérieure de la scapula, inférieurement au sous-épineux, et son tendon s’insère aussi sur le petit trochiter, inférieurement à l’insertion du sous-épineux. Il permet la rotation interne du bras, surtout lorsque celui-ci est en abduction.

Figure 3: Coiffe des rotateurs

À noter que la coiffe des rotateurs a une importance particulière dans la stabilisation dynamique de l’articulation glénohumérale par coaptation. La coiffe des rotateurs est impliquée dans plus de 60 % des cas d’épaule douloureuse.

Le groupe axio-scapulaire comprend le trapèze, les rhomboïdes, le dentelé antérieur et l’élévateur de la scapula. Ces muscles permettent le glissement omo-thoracique et stabilisent la scapula dans les mouvements de l’épaule.

 

Figure 4: Muscles du groupe axio-scapulaire

Le groupe axio-huméral comprend le grand et petit pectoral ainsi que le grand dorsal. Ces muscles permettent une rotation interne du bras. 

Le biceps brachial est pris en compte car il permet une flexion du bras et que des tendons sont en relation avec l’épaule.

Il existe deux plans de glissement au sein de l’épaule, en plus des articulations. Ces plans peuvent être qualifiés de fausses articulations. Il s’agit des plans omo-thoracique et sous-acromial.

Le plan omo-thoracique où la scapula glisse sur la grille thoracique grâce au groupe axio-scapulaire

Le plan sous-acromial est très important, car c’est le lieu de passage des tendons sus et infra-épineux. Ce tunnel étroit est le siège du conflit sous-acromial, causé par un acromion proéminant, des ostéophytes ou une dégénérescence des tendons liés à des mouvements répétés. 

On commence toujours par l’inspection du patient. Ensuite, viennent, dans cet ordre, la palpation, la mobilité, la force, les tests de provocation spécifiques ainsi que l’examen de la laxité et de l’instabilité.