Une articulation peut être laxe sans être instable. L’instabilité est ressentie comme désagréable par le patient car il appréhende la luxation. La laxité n’est pas désagréable pour le patient. Une laxité sans instabilité peut être observée chez des patients sains, comme chez des patients atteints de maladies touchant le tissu conjonctif, comme l’Ehler-Danlos, Marfan, etc. Ceci dénote une possibilité d’effectuer des mouvements avec une amplitude anormale, sans être pathologique.
L’examen de la laxité peut être effectué sur l’articulation sternoclaviculaire, acromio-claviculaire et gléno-humérale :
On place une main sur l’épaule (au niveau du processus coracoïde et l’épine scapulaire) afin de stabiliser la scapula. L’autre main servira à tenir la tête humérale et effectuer des translations antérieure et postérieure de la tête humérale. C’est ce qu’on appelle le tiroir antérieur et postérieur. Si une différence de laxité existe entre les deux épaules, on pensera à une laxité antéropostérieure de l’art. glénohumérale.
Figure 23 : Test du tiroir antérieur et postérieur |
Une main stabilise l’épaule du patient pendant que l’autre saisit le bras juste au-dessus du coude. On exerce une pression vers le bas à la recherche d’un sillon se creusant entre l’humérus et l’acromion. C’est ce qu’on appelle le tiroir inférieur. Si la manœuvre met en évidence le sillon susmentionné et qu’une différence existe entre les 2 épaules, on pensera à une laxité inférieure.
Figure 24 : Test du tiroir inférieur |
On stabilise l’acromion d’une main et en effectuant des mouvements de translations antérieures et postérieures de l’autre main au niveau de la clavicule distale. Si une différence existe entre les deux épaules, on pensera à une laxité acromio-claviculaire dans le cadre d’une rupture du complexe ligamentaire acromio-claviculaire et coraco-acromial.
Une instabilité dénote une déchirure des ligaments péri-articulaires causée par une luxation de l’articulation. On la recherchera donc si l’on suspecte des déchirures ligamentaires. Le patient se plaint d’appréhension lors de certains mouvements. À noter que la récidive de luxation est élevée, allant de 50 % à plus de 80 % :
On place une main sur l’épaule du patient afin de stabiliser la scapula. On place le bras du patient à 90° de flexion et 90° d’abduction. On exerce une rotation externe du bras et on pousse la tête humérale en avant. C’est ce qu’on appelle le test d’appréhension antérieur. Si on palpe une subluxation ou si le patient appréhende le mouvement de rotation externe en ne se laissant pas faire, on pensera à une lésion du complexe capsulo-ligamenteux.
Figure 25 : Test d'appréhension antérieur |
On place le bras du patient à 90° de flexion antérieur, coude fléchi à 90° et en rotation interne. Une main stabilise la scapula pendant que l’autre saisit le coude et pousse la tête humérale en arrière. C’est ce qu’on appelle le test d’appréhension postérieur. Si on palpe une subluxation ou si le patient appréhende le mouvement de rotation interne en ne se laissant pas faire, on pensera à une lésion du complexe capsulo-ligamentaire.
Figure 26 : Test d'appréhension postérieur |