Il existe encore différents tests pour examiner les différentes structures du pied et de la cheville afin de pouvoir discriminer une atteinte de ces dites structures.

Lors de l’examen clinique, on a pu provoquer une douleur en regard de la malléole externe avec limitation à la marche et œdème important de la cheville. On a évoqué plusieurs diagnostics dont une possible lésion du complexe ligamentaire latéral de la cheville. En cas d’évocation de ce dernier diagnostic, on effectuera le « tiroir antérieur » de la cheville.

On positionne le patient en décubitus dorsal. L’examinateur stabilise d’une main l’articulation tibio-talaire / tibio-fibulaire distale et saisit le calcanéum de l’autre main. Il place la cheville à 20° de flexion plantaire et exerce un mouvement de translation antérieur de l’arrière-pied. On parle du tiroir antérieur de la cheville. On teste donc le ligament talo-fibulaire antérieur, qui est le faisceau antérieur du ligament collatéral latéral de la cheville. On observe une translation asymétrique et supérieure d’un côté par rapport à l’autre ou un arrêt mou. On pense à une entorse, une lésion ou encore une laxité de ce ligament.

Figure 11 : Tiroir antérieur

Lors de l’examen clinique, on a provoqué une douleur en regard du tendon d’Achille, une perte de la flexion plantaire, un œdème du mollet ainsi qu’une discontinuité de la palpation du tendon d’Achille. On a évoqué plusieurs diagnostics dont la rupture du tendon d’Achille. En cas de suspicion de rupture du tendon d’Achille, on effectuera le test de Thompson.

On positionne le patient en décubitus ventral avec les jambes en extension et les pieds qui dépassent de la table d’examen. On saisit et comprime la masse musculaire du mollet. Physiologiquement, ce geste entraîne une flexion plantaire. On observe une absence ou une diminution asymétrique de la flexion plantaire comparativement au côté sain, on pense à une rupture partielle ou totale du tendon d’Achille. Cependant, une flexion plantaire conservée n’exclut pas une rupture du tendon d’Achille. Il convient d’être attentif à la possibilité d’observer une flexion plantaire par compression des muscles fléchisseurs profonds dont leur tendon n’est pas associé au tendon d’Achille.

Figure 12 : Mobilisation du tendon d'Achille

Lors de l’examen clinique, on a mis en évidence une surcharge de l’avant-pied se manifestant par des métatarsalgies, par un syndrome de Morton, par des orteils en griffe, par une péjoration d’un hallux valgus, une arthrose du médio-pied une instabilité chronique de la cheville ou encore une aponévrosite plantaire, une tendinopathie achilléenne, des crampes du mollet, etc. On a pensé à plusieurs diagnostics dont le raccourcissement des muscles gastrocnémiens. Dans ce dernier cas, on fera le test de Silfverskiöld.

On effectue des flexions et extensions du genou tout en essayant de maintenir la dorsiflexion du pied. La dorsiflexion est maintenue lors de ces mouvements, on diminue la probabilité d’un raccourcissement des gastrocnémiens. Cependant, on remarque que la dorsiflexion est présente lors de la flexion du genou, mais a tendance à se réduire lors de l’extension du genou, on parle du signe de Silfverkiöld. On pense à un raccourcissement des gastrocnémiens. Cette atteinte se retrouve dans de nombreuses pathologies du pied, du mollet ou du rachis.

Figure 13 : Signe de Silfverkiöld

Lors de l’examen clinique, on a mis en évidence une douleur en regard de la face dorsale de l’avant-pied. On a évoqué plusieurs diagnostics dont le névrome de Morton. En cas de suspicion de ce dernier, on recherchera le signe de Mulder. On place le patient en décubitus dorsal. L’examinateur palpera l’espace entre le 2e métatarsien et 3e métatarsien ou entre le 3e métatarsien et 4e métatarsien à l’aide de son index pour la face dorsale et à l’aide de son pouce sur la face plantaire.

Parallèlement, l’examinateur comprimera l’avant-pied en exerçant une pression traversant les têtes métatarsiennes. Lors de ce geste, l’examinateur ressent un « clic » ou le patient décrit une douleur au niveau de l’espace intermétarsien testé. On pense à une névralgie de l’espace entre le 2e et le 3e ou entre le 3e et 4e métatarsien, appelé aussi névrome de Morton.

Figure 14 : Signe de Mulder

Lors de l’examen clinique, on a décrit des douleurs en regard de la malléole externe. On a évoqué plusieurs diagnostics, dont le conflit antéro-latéral de la cheville, aussi appelé le syndrome d’impingement antérieur. Dans ce dernier cas, on procédera au test de Molloy. On positionne le patient en décubitus dorsal avec les genoux fléchis. L’examinateur maintien d’une main le calcanéum en plaçant son pouce sur l’interligne talo-crurale antérieurement à la malléole externe, pendant que l’autre main place la cheville du patient en position de flexion plantaire. L’examinateur amène alors passivement le pied en flexion dorsale jusqu’en fin d’amplitude. Lors de ce geste, le patient décrit une douleur au point de pression exercée par le pouce. On pense à un conflit antéro-latéral de la membrane synoviale avec l’articulation talo-crurale. La douleur provoquée ne doit apparaître que lors de la dorsiflexion, elle ne doit pas être présente en flexion plantaire. 

Figure 15 : Signe de Molloy

À l’examen clinique, on a mis en évidence une douleur au niveau de la face plantaire du pied, qui peut s’aggraver avec le repos. On a évoqué plusieurs diagnostics dont la fascéite plantaire. Dans ce cas, on effectuera le test de Windlass. L’examen peut s’effectuer soit avec le patient en charge complète, soit en décharge.

Figure 16 : Signe de Windlass

On positionne le patient en décubitus dorsal ou assis avec les genoux fléchis à 90° et en décharge complète. L’examinateur stabilise la cheville à l’aide d’une main pendant que l’autre main amène la 1e articulation métatarsophalangienne en extension passive. Il est important de laisser l’articulation interphalangienne faire sa flexion librement afin de ne pas être limité par le fléchisseur de l’hallux (qui peut être court). Le patient ressent une douleur en fin d’extension. On parle d’un test de Windlass positif. On pense à une fascéite plantaire.

On positionne le patient debout, donc en charge complète, sur un support où le 1er orteil dépasse. On demande au patient de mettre le même poids sur les deux pieds. L’examinateur exerce une extension passive la 1e articulation métatarsophalangienne tout en laissant libre l’articulation interphalangienne. Le patient ressent une douleur à la face plantaire lors de la manœuvre. On pense à une fascéite plantaire.

La différence entre ces deux méthodes réside dans le fait que la sensibilité est meilleure lors de l’examen en charge complète.

Lors de l’examen clinique, on a mis en évidence une paresthésie au niveau de la face dorsale ou plantaire du pied ainsi qu’une diminution de la force. On a évoqué plusieurs diagnostics dont le syndrome du tunnel tarsien. Pour rechercher un tunnel tarsien, on effectuera la percussion du test de Tinel.

L’examinateur maintient le pied à l’aide d’une main en position anatomique standard pendant que l’index de l’autre main percute la zone inférieure et postérieure à la malléole interne. Lors de ce geste, le patient décrit les paresthésies déjà ressenties au niveau de la face plantaire du pied. On pense à une compression du nerf tibial dans le cadre d’un syndrome du tunnel tarsien postérieur.

Figure 17 : Percussion nerf tibial

L’examinateur maintient passivement la cheville du patient en flexion plantaire pendant que l’index de l’autre main percute la région en regard de l’interligne articulaire tibio-talaire entre le tendon du long extenseur de l’hallux et le tendon du long extenseur des orteils. Lors de ce geste, le patient décrit les paresthésies déjà ressenties au niveau de la face dorsale du pied. On pense à une compression du nerf fibulaire profond dans le cadre d’un syndrome du tunnel tarsien antérieur. 

Figure 18 : Percussion nerf fibulaire

Lors de l’examen clinique, on a mis en évidence une douleur en regard de la tête fibulaire, de la diaphyse tibiale ou encore de la malléole interne et/ou externe avec déformation, œdème et difficulté à la marche. On a évoqué plusieurs diagnostics dont la fracture de la cheville avec possible atteinte de la syndesmose, membrane interosseuse ou encore une fracture de Maisonneuve. En cas de suspicion de ces derniers, on procédera au « squeeze test » aussi connu sous le nom du test de Hopkinson. On positionne le patient en décubitus dorsal avec le genou à 90° de flexion et le pied reposant sur la table d’examination. L’examinateur comprimera la fibula et le tibia l’un contre l’autre en partant depuis l’articulation tibio-fibulaire proximale jusqu’à la syndesmose tibio-fibulaire distale. Une autre variante de ce test consiste à imprimer des torsions sur la jambe au lieu de la comprimer. Le patient décrit des douleurs lors de ce geste. On pense à une lésion de la syndesmose tibio-fibulaire ou de la membrane interosseuse avec possible lésion osseuse.

Figure 19 : Test de Hopkinson