On évalue la fréquence et le rythme cardiaque en palpant une artère, généralement radiale. Si elle est régulière on l’évalue sur quinze secondes et en cas d’irrégularité sur une minute. Une fréquence supérieure à 100/minute est une tachycardie, une fréquence inférieure à 60/minute est une bradycardie. Une tachycardie peut évoluer en bradycardie en cas de décompensation cardiaque sévère.
Une tachycardie peut être tachyarythmique ce qui signifie que le rythme cardiaque en plus d’être rapide est irrégulier. Cela peut être secondaire à une insuffisance cardiaque, une embolie pulmonaire, un orthostatisme, une hémorragie, une déshydratation rénale ou extra-rénale, une infection ou un sepsis, une anémie, une anaphylaxie, une origine endocrinologique, un stress, des toxiques ou médicaments, des troubles hydroélectrolytiques, etc.
Une bradycardie se retrouve dans une bradyarythmie, une hypertension intracrânienne, une origine endocrinologique, un stress, des toxiques ou médicaments, des troubles hydroélectrolytiques, une maladie du sinus carotidien, une dysautonomie, etc.
On évalue la tension artérielle avec un brassard à pression. Nous évaluons deux valeurs ; la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique, la tension étant mesurée en millimètres de mercure (mmHg). La tension artérielle moyenne correspond à l’addition de 2/3 de la pression diastolique et 1/3 de la pression systolique. On considère une hypertension au-dessus de 140/90 mmHg et une hypotension en dessous de 90/60 mmHg.
Nous observons une hypertension artérielle, on pensera le plus souvent à une HTA essentielle et moins fréquemment à des causes endocrinologiques (hyperaldostéronisme primaire, syndrome de Cushing, phéochromocytome, hyperparathyroïdisme primaire, hyperthyroïdie) ou des causes rénales (HTA rénovasculaire, atteinte parenchymateuse rénale). Avec l’âge, et donc la calcification des artères, nous tolérerons des valeurs seuils plus hautes d’hypertension.
Nous observons une hypotension artérielle, on pensera à une hypotension sur orthostatisme, un réflexe vaso-vagal, une déshydratation, un état de choc (hypovolémique, cardiogène ou distributif), une pathologie cardiovasculaire (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, etc.), une atteinte neurologique (Parkinson, Guillain-Barré, une sclérose en plaques, un AVC), une pathologie endocrinienne (insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, etc.), une cause médicamenteuse (arrêt d’une corticothérapie au long cours, dérivés nitrés, diurétiques, anti-hypertenseurs, neuroleptiques, anxiolytiques, etc.), une maladie du sinus carotidien, etc.
On palpe un pouls faible. On pense à une insuffisance volémique circulatoire.
On pratique systématiquement une palpation du pouls carotidien. Il s’agit du pouls le plus représentatif de la fonction cardiaque. On place la pulpe de l’index et du majeur sur le bord interne du sterno-cléido-mastoïdien que l’on écarte. Attention, ne pas palper les deux carotides en même temps afin d’éviter une hypoperfusion cérébrale. Également, il faut éviter un massage des carotides qui par stimulation du glomus carotidien peut entraîner une stimulation vasovagale.
Par la palpation on peut apprécier un rétrécissement ou une insuffisance aortique si le pouls est lent et retardé. Une asymétrie du pouls peut nous aider à identifier une athérosclérose ou une dissection aortique.
Avant de procéder à la palpation du pouls carotidien, auscultez les carotides afin d’exclure une sténose. Un souffle carotidien n’est pas synonyme d’une atteinte athéromateuse carotidienne, le souffle pouvant provenir, par exemple, d’un rétrécissement aortique. Une investigation complémentaire doit être pratiquée. Mais il faut savoir qu’une palpation pourrait libérer un embole athéromateux en direction des vaisseaux cérébraux.
Figure 2 : Palpation artère carotide |
On poursuit par une palpation du choc de pointe. On pose la pulpe des doigts au niveau des 4e et 5e espaces intercostaux, sur la ligne médio-claviculaire. On perçoit une vibration faible et vive, d’une zone de diamètre inférieure à 2,5 cm. Cette vibration résulte du mouvement du cœur et sa percussion contre la cage thoracique. On doit décrire le choc selon sa localisation, son diamètre et son amplitude. La position en décubitus latéral gauche permet d’amener le ventricule gauche contre la paroi thoracique, ainsi la palpation est facilitée.
Figure 3 : Palpation du choc de pointe |
On palpe un choc de pointe élargi, déplacé et amplifié. On pense à une surcharge de volume, en cas de dilatation des cavités cardiaques ou à une surcharge de pression, en cas d’hypertrophie des ventricules.
Finalement on effectue la manœuvre dite du reflux hépato-jugulaire. Pour ce geste, il est essentiel de surélever le thorax du patient à 30 degrés par rapport à ses jambes afin de diminuer le nombre de faux-positifs. On demande au patient de tourner sa tête vers la gauche, on appuie fermement sur son foie. On observe une turgescence au niveau de la veine jugulaire externe. On pense à une dysfonction du cœur droit. Le reflux est expliqué par un engorgement des veines sus-hépatiques et porte lié au mauvais retour dû à la dysfonction cardiaque droite.
Figure 4 : Manœuvre du reflux hépato-jugulaire |