Puis, on observera l’allure de la main et du poignet. On le fera de manière symétrique et systématique. On s’attardera sur la couleur, la position au repos des doigts ainsi que les éventuelles déformations, la présence de lésions cutanées, la présence de nodules ou autres, la trophicité musculaire, la présence de signes végétatifs (hypersudation, œdème, hypertrichose, etc.), etc.
On observe un doigt ou plusieurs doigts blancs. On pense à une dévascularisation sur une plaie, une thrombose artérielle, etc.
On observe un doigt bleu et tuméfié. On pense à une stase veineuse, une lésion veineuse, etc.
On observe qu’un doigt devient blanc au froid puis rouge et bleuté à la chaleur. On pense à un syndrome de Raynaud.
On observe la présence :
- d’une masse ronde indurée et fixée aux plans profonds et localisé à l’art. scapho-lunaire dorsale ou scapho-trapézo-trapézoïdienne. On pensera à un kyste arthrosynovial.
- de nodosités au niveau de l’art. interphalangienne proximale (IPP) ou de l’art. interphalangienne distale (IPD), on parlera respectivement de nodules de Bouchard et d’Heberden. On pensera à une arthrose digitale ou une polyarthrite rhumatoïde.
- d’une tuméfaction indurée à la face palmaire des doigts, on pensera à une tumeur à cellules géantes des gaines synoviales.
- D’un nodule de 3 mm induré, mobile dans le plan superficiel et proche du pli palmo-digital. On pensera à un kyste ténosynovial.
- un nodule, un puits ou une bride dans les cas avancés sur la face palmaire avec un flexum de l’art. métacarpo-phalangienne (MP), de l’IPP ou de l’IPD touchant essentiellement les doigts IV et V. On pensera à une maladie de Dupuytren.
- Une proéminence dorsale au niveau de l’art. trapézo-métacarpienne. On pensera à une rizarthrose ou une instabilité trapézo-métacarpienne généralement décrite en dos de fourchette
On observe une zone tuméfiée, rouge et/ou chaude. En fonction de la zone, et donc de la structure sous-jacente concernée, on pensera à une fracture, une entorse, une infection, une arthrite, une arthrose, un hématome sur trauma, etc. :
- On observe une tuméfaction sur le rebord unguéal avec pus sous la tablette unguéale. On pense à une paronychie
- On observe une collection sous-cutanée avec un érythème autour de la lésion, un possible point d’entrée et un possible écoulement et de pus. On pensera à un abcès.
- On observe une tuméfaction et un érythème localisés sur une articulation avec une position spontanée de flexion des structures concernées. On pensera à une arthrite septique.
- On observe une tuméfaction dite « fusiforme », une position de flexion spontanée des doigts, une extension passive douloureuse ainsi qu’une douleur à la palpation de la gaine des tendons fléchisseurs. On parle des quatre signes de Kanavel. On pensera à un phlegmon de la gaine des fléchisseurs.
On observe une plaie, on décrit son origine (morsure, couteau, etc.), sa localisation, sa taille, si elle est profonde ou superficielle, si elle est franche ou contuse, propre ou souillée.
On observe un ou plusieurs doigts avec un IPP en flexion et un IPD en extension. On parle de « doigt en boutonnière ». On pense à une polyarthrite rhumatoïde, à une arthrose, à une fracture, à une lésion tendineuse ou encore une sur une lésion de la bandelette médiane dans les luxations et entorses palmaires de l’IPP. Le point commun des atteintes donnant un doigt en boutonnière est la lésion de l’insertion du tendon de l’extenseur sur la phalange P2 (appelé bandelette médiane), une subluxation palmaire des bandelettes latérales et une hypertraction de la bandelette terminale sur la phalange P3.
On observe un ou plusieurs doigts avec un IPP en extension et un IPD en flexion. On parle de « doigt en col-de-cygne ». On pense à une polyarthrite rhumatoïde, un doigt en maillet non traité, une laxité de la plaque palmaire congénitale ou post-traumatique, une « main neurologique centrale » sur spasticité des muscles intrinsèques ou encore l’arthropathie de Jaccoud souvent secondaire à un lupus érythémateux disséminé avec présence d’une laxité des ligaments de la face palmaire de l’IPP.
On observe un doigt avec une déformation en flexion de la phalange P3. On parle de doigt en maillet. On pense à une avulsion, généralement traumatique, de l’insertion du tendon extenseur sur la phalange P3.
On observe un défaut d’axe dans le plan frontal. On pense à une atteinte ligamentaire.
On observe un défaut d’axe dans le plan sagittal. On pense à une luxation dorsale ou palmaire.
On observe une hypersudation, un changement trophique de la peau, des ongles et/ou de la pilosité, un œdème et/ou une asymétrie de température ou de couleur, on pense à un syndrome de Sudeck, aussi connu sous le nom d’algodystrophie ou syndrome douloureux régional complexe.
On observe un cisaillement ou un chevauchement des doigts. On pense à une fracture déplacée. Dans ce cas, on peut demander au patient d’effectuer plusieurs mouvements de flexion-extension des doigts. On observe qu’à la flexion des doigts, ceux-ci pointent en direction du scaphoïde, on exclut le déplacement d’une fracture. On observe qu’un des doigts chevauche les autres, et que son ne pointe donc pas en direction du scaphoïde. On parle de dérotation, on pense à une fracture déplacée.
On observe des dépressions punctiformes dites « en dé à coudre » au niveau unguéal. On pense à un psoriasis.
On observe une amyotrophie de la loge hypothénar et des interosseux. On pense à une lésion du nerf ulnaire au canal de Guyon, une neuropathie ulnaire au coude, une neuropathie motrice multifocale, une myosite à corps d’inclusion ou encore une sclérose latérale amyotrophique.
On observe une amytrophie de la loge thénar. On pense à une lésion du nerf médian sur un tunnel carpien, un syndrome du rond pronateur, etc.