La palpation se fait de manière symétrique en palpant systématiquement les différentes structures anatomiques. Toutes les structures osseuses, tendineuses, ligamentaires et vasculaires de la main sont palpables. Il est important de palper l’entièreté de la main en partant de la zone la moins douloureuse vers la plus douloureuse. On peut aussi être plus systématique en débutant par le bord radial du poignet et en remontant en spirale autour de la main et du poignet. Il est important de pouvoir localiser le site anatomique précis de la zone douloureuse. Cela aura une importance sur le choix des incidences radiologiques à effectuer, par exemple.
On palpe le radius distal au niveau de la styloïde radiale, du tubercule de Lister dorsalement et lèvre palmaire. On provoque une douleur. On pense à une fracture du radius distal sur trauma ou ostéoporose, une entorse du poignet, un kyste arthrosynovial radio-carpien palmaire, un anévrisme de l’a. radiale, une arthrose post-traumatique, un ostéome ostéoïde, une tumeur à cellules géantes.
On palpe l’ulna distal au niveau du bord dorsal de sa tête en pronation, de l’apophyse styloïde en prosupination, du bord palmaire de sa tête et les ligaments ulnocarpiens palmaires du TFCC (triangular fibrocartilage complexe). On provoque une douleur. On pense à une fracture, une pseudarthrose, une impaction stylo-triquétrale ou encore une inflammation du ligament triangulaire.
On palpe la 1e coulisse des extenseurs, c’est-à-dire au niveau palmaire, le long abducteur du pouce représenté comme une large bande, et au niveau dorsal, le court extenseur du pouce représenté comme une corde fine. On provoque une douleur. On pense à une tendinite de Quervain. Il existe d’autres étiologies qui peuvent expliquer une douleur à la palpation du bord radial du poignet, telles que le syndrome du croisement, la pseudo-arthrose du scaphoïde, l’arthrose du poignet, etc.
On palpe le scaphoïde au niveau de :
- son tubercule palmaire, qui représente le 1/3 distal du scaphoïde. Il est palpé distal au pouls radial sur le 2e pli de flexion et devient plus proéminent en inclinaison radiale
- la tabatière anatomique, qui représente le 1/3 moyen du scaphoïde. Il est palpé entre les court et long extenseurs du pouce et devient proéminent en inclinaison ulnaire
- son pôle proximal, qui représente le 1/3 proximal du scaphoïde. Il est palpé 1 cm distalement au tubercule de Lister à la face dorsale du poignet et devient plus proéminent en flexion
On provoque une douleur. On pense à une fracture du scaphoïde.
On palpe le bord ulnaire du poignet. On provoque une douleur, on pense à une tendinite ou une subluxation de l’extenseur ulnaire du carpe, une lésion ou inflammation du ligament triangulaire du carpe, une instabilité radio-ulnaire distale, une pseudarthrose de l’apophyse styloïde ulnaire, une arthrose piso-triquétrale, etc.
On palpe le 5e métatarsien. On provoque une douleur. On pense à :
- une fracture sous-capitale, dite « du boxeur », si la douleur se situe à la tête du 5e métacarpe
- une fracture diaphysaire si la douleur se situe au niveau de la diaphyse
- une fracture de la base du 5e métacarpe, dite « Bennet inversé » si la douleur se situe à la base du 5e métacarpe
On palpe une douleur en regard du lunatum. On pense à la maladie de Kienböck.
On palpe le 1er métacarpien. On provoque une douleur à la palpation de la base de celle-ci. On pense à une fracture dite « de Bennet » si c’est une fracture articulaire simple, une fracture dite « de Rolando » si la fracture articulaire est complexe en T ou encore une fracture dite « de Winterstein » si la fracture est extra-articulaire transverse. Il existe d’autres étiologies telles que la rizarthrose, le pouce à ressaut, le pouce du skieur, etc.
On provoque une douleur à la palpation ou compression d’une ou plusieurs articulations. On pense à l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, une arthrite septique ou microcristalline, un psoriasis, une hémochromatose ou encore un lupus.
On palpe la présence :
- d’une masse ronde indurée et fixée aux plans profonds et localisé à l’art. scapho-lunaire dorsale ou scapho-trapézo-trapézoïdienne. On pensera à un kyste arthrosynovial.
- de nodosités au niveau de l’art. interphalangienne proximale (IPP) ou de l’art. interphalangienne distale (IPD), on parlera respectivement de nodules de Bouchard et d’Heberden. On pensera à une arthrose digitale.
- d’une tuméfaction indurée à la face palmaire des doigts, on pensera à une tumeur à cellules géantes des gaines synoviales.
- d’un nodule de 3 mm induré, mobile dans le plan superficiel et proche du pli palmo-digital. On pensera à un kyste ténosynovial.
- d’un nodule, un puits ou une bride dans les cas avancés sur la face palmaire avec un flexum de l’art. métacarpo-phalangienne (MP), de l’IPP ou de l’IPD touchant essentiellement les doigts IV et V. On pensera à une maladie de Dupuytren.
- d’une proéminence dorsale au niveau de l’art. trapézo-métacarpienne. On pensera à une rizarthrose
- d’un nodule induré au niveau de la poulie A1 à la face palmaire de l’art. métacarpophalangienne, une douleur aussi au niveau de cette zone ainsi qu’un « ressaut » lors des mouvements de flexion extension du doigt. On pense à une ténosynovite sténosante des fléchisseurs des doigts ou du pouce.
On observe la couleur de la main, la turgescence, la température, le temps de recoloration et on prend le pouls artériel. On observe un doigt blanc, froid, ne se remplissant pas après la pression, le temps de recoloration étant augmenté ou absent. On pense à une dévascularisation.
On peut tester la perméabilité vasculaire grâce au test d’Allen. On comprime les aa. radiale et ulnaire, on demande au patient de fermer la main plusieurs fois de suite jusqu’à obtention du blanchissement de la main. Puis on relâche la pression de l’artère dont on veut tester la perméabilité. On observe que la main se recolore en rose, on conclut que la perméabilité de l’artère testée est intègre. On observe que la main reste blanche, on pense à une obstruction artérielle de l’artère testée.
On palpe un ongle douloureux. On pense à un hématome unguéal, une tumeur glomique, etc.