On distingue deux types de mobilité : la mobilité active, ou le mouvement est effectué par le patient seulement, et la mobilité passive, ou le mouvement est effectué par l’examinateur.
De manière globale une diminution de la mobilité passive signe une raideur articulaire sur une rétraction ligamentaire par exemple, des adhérences tendineuses périarticulaires ou encore une limitation douloureuse. Une diminution de la mobilité active signe une atteinte neuromusculaire sur lésions tendineuse, musculaire ou neurologique.
On demande au patient de fléchir et tendre son poignet afin de tester la flexion et extension du poignet contre résistance. On observe une main en flexion spontanée avec impossibilité d’extension du poignet. On parle de main tombante.
On pense à une lésion du nerf radial sur fracture humérale, une compression sur son trajet, un syndrome du nerf interosseux postérieur, la « paralysie du samedi soir », etc. Il existe aussi d’autres causes telles que les fractures, les entorses, etc.
Figure 7: Mobilisation contre résistance de la main |
On demande au patient d’effectuer des inclinaisons latérales de la main afin de tester la flexion ulnaire et radiale.
On provoque une douleur à l’inclinaison radiale. On pense à une fracture du scaphoïde.
Figure 8: Inclinaison radiale active de la main |
En cas de suspicion de fracture des métacarpes ou des phalanges, on peut demander au patient de fléchir les doigts. On observe qu’à la flexion des doigts, ceux-ci pointent en direction du scaphoïde, on exclut le déplacement d’une fracture. On observe qu’un des doigts chevauche les autres, et que son axe ne pointe donc pas en direction du scaphoïde. On parle de dérotation, on pense à une fracture déplacée.
On demande au patient de fléchir les doigts II à V en entier les uns après les autres pendant que l’examinateur bloque les doigts non testés. On teste donc le fléchisseur superficiel des doigts.
Figure 9: Flexion individuelle des doigts |
On observe qu’un ou plusieurs doigts ne se fléchissent pas ou de façon incomplète. On pense à une lésion tendineuse généralement traumatique, à une lésion du nerf médian dans un syndrome du tunnel carpien ou à une localisation plus proximale à celle-ci, ou à une lésion du nerf interosseux antérieur.
On observe une main dont les doigts I, II et III restent en extension lorsqu’on demande au patient de fermer le poing. On parle de la « main du pape » ou de la « main de la bénédiction ». On pense à une lésion du nerf médian d’origine proximale.
On demande au patient de fléchir uniquement la dernière phalange des doigts II à V les uns après les autres. L’examinateur devra donc stabiliser la phalange P2 afin de permettre uniquement la flexion de la phalange P3.
Figure 10: Flexion individuelle des phalanges |
On observe qu’une des phalanges P3 ne se fléchit pas. On parle de « jersey finger ». On pense à une désinsertion du tendon fléchisseur profond généralement traumatique. Le reste du raisonnement clinique reste le même qu’au testing du fléchisseur superficiel des doigts.
On demande au patient d’étendre les doigts II à V de manière simultanée. L’examinateur peut exercer une force contraire afin d’évaluer la force. On évalue l’extenseur commun des doigts.
On observe qu’un ou plusieurs doigts ne s’étendent pas ou de façon incomplète. On pense à une lésion tendineuse ou une lésion du nerf radial, un doigt à ressaut, une subluxation du tendon extenseur, une maladie de Dupuytren.
On observe que la phalange P3 d’un des doigts ne s’étend pas. On parle de doigt en maillet. On pense à une désinsertion des bandelettes latérales.
On observe une main dont les MCP des doigts IV et V sont en extension et les IP sont en flexion. On parle de griffe ulnaire. Ceci peut être associé à une douleur à la palpation du canal de Guyon et/ou d’une amyotrophie hypothénar. On pense à une lésion du nerf ulnaire sur une fracture ulnaire, une luxation du coude, une compression du canal de Guyon ou au coude (tunnel cubital), etc.
On demande au patient d’étendre uniquement le doigt II. L’examinateur peut exercer un mouvement contraire afin de tester la force. On teste l’extenseur du doigt II. On observe une impossibilité à étendre le doigt II ou une amplitude de mouvement diminuée. On pense à une lésion tendineuse ou une lésion du nerf radial.
Figure 11: Extension du doigt II |
On demande au patient d’étendre le doigt V. L’examinateur peut exercer un mouvement contraire afin de tester la force. On teste l’extenseur du doigt V. On observe une impossibilité à étendre le doigt V ou une amplitude de mouvement diminuée. On pense à une lésion tendineuse ou une lésion du nerf radial.
Figure 12: Extension du doigt V |
On demande au patient d’écarter les doigts et de les rapprocher. L’examinateur peut exercer un mouvement opposé afin de tester la force. On teste les muscles interosseux. On observe une impossibilité à exercer les mouvements d’abduction et d’adduction ou une diminution de ceux-ci. On pense à une lésion du nerf ulnaire.
Figure 13: Abduction et Adduction des doigts |
On demande au patient de fléchir le pouce en entier contre résistance. On teste le court fléchisseur du pouce et long fléchisseur du pouce, le court fléchissant l’IPP et le long fléchissant l’IPD.
On observe une impossibilité à fléchir le pouce ou une amplitude de mouvement diminué. On pense à une lésion du nerf médian ou une lésion tendineuse.
On demande au patient d’étendre le pouce contre résistance. On teste les long et courts extenseurs du pouce, le long étendant la phalange distale et le court la phalange proximale. On observe une impossibilité à étendre le pouce. On pense à une lésion tendineuse ou une lésion du nerf radial.
Figure 14: Extension contre résistance du pouce |
On demande au patient d’écarter le pouce de la paume et de le ramener contre résistance. On effectue donc des mouvements d’abduction et d’adduction. On teste les long et cour abducteur du pouce ainsi que l’adducteur du pouce. On observe une impossibilité à effectuer ces mouvements. On pense à une lésion tendineuse ou du nerf radial si incapacité du long abducteur, médian si court abducteur et ulnaire si adducteur.
On demande au patient de toucher chaque doigt avec le pouce contre résistance. On teste l’opposant du pouce. On observe une impossibilité à effectuer le mouvement ou une amplitude diminuée. On pense à une lésion tendineuse ou du nerf médian.
Figure 15: Flexion contre résistance des opposants du pouce |