Elle doit toujours précéder la percussion et la palpation afin d’éviter de modifier la fréquence des bruits abdominaux (la pression peut stimuler les mouvements péristaltiques).

S’il a mal, on demandera au patient de montrer la zone douloureuse. On écoute, percute et palpe à cet endroit en dernier. On écoute les bruits intestinaux dans les 4 quadrants avec la membrane du stéthoscope. On décrit ensuite les bruits en termes de qualité et quantité.

Les bruits normaux sont des cliquetis et des gargouillis. On en trouve entre 5-34/minute. On peut également entendre des borborygmes, bruits intenses et prolongés d’un péristaltisme exagéré. L’absence de bruits intestinaux évoque un iléus paralytique, paralysie du péristaltisme sur inflammation. Cette paralysie est observée en post-chirurgie abdominale, lors d’une pancréatite, d’une péritonite, d’une hypokaliémie, etc. Il peut évoluer en obstruction intestinale. On entend un cliquetis métallique, évoquant un iléus obstructif, péristaltisme contre obstacle : occlusion, compression externe ou strangulation intestinale. L’obstacle peut être la conséquence d’un fécalome, d’une tumeur, d’adhérences, de brides, etc.

Des bruits augmentés peuvent signifier un transit accéléré, comme en cas de diarrhée ou d’inflammation.

Après les bruits intestinaux, on écoute l’aorte abdominale, les artères iliaques et les artères rénales à la recherche d’un souffle. Pour l’aorte abdominale, on place la membrane du stéthoscope à gauche de la ligne médiane définie par le processus xyphoïde et l’ombilic. Pour les artères iliaques, on place au niveau para-ombilical inférieur droit et gauche. Pour les artères rénales, on place des deux côtés de la ligne xypho-ombilical, au niveau du tiers supérieur.

Un souffle aortique fait suspecter un anévrisme de l’aorte abdominal, une dissection aortique, une aortite secondaire à la syphilis ou à la salmonellose, une sténose sur plaque athéromateuse, etc. En présence d’un souffle iliaque on pense à une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, un syndrome de Leriche, etc. Un souffle des artères rénales peut être associé à une hypertension réfractaire.