On procède à l’examen spécifique du foie. On estime la taille du foie par la percussion au niveau de la ligne médio-claviculaire droite (norme 6-12 cm) ou médio-sternale (norme 4-8 cm). On part de la sonorité du poumon et on percute en descendant pour trouver premièrement la limite supérieure qui est au niveau du passage de la sonorité pulmonaire à la matité du foie, et deuxièmement la limite inférieure qui est au niveau du passage de la matité du foie au tympanisme abdominal.
On palpe le foie sous le rebord costal droit. S’il est agrandi, il s’agira d’une hépatomégalie. Elle peut être la conséquence d’une cirrhose, d’un carcinome hépato-cellulaire, d’une hépatite, d’une néoplasie, de maladies métaboliques, etc.
Pour palper le foie, on place la main gauche derrière le dos du malade, parallèlement à la 11e et 12e côte, et la main droite sur le côté droit de l’abdomen en dehors du muscle grand droit. On appuie vers l’intérieur et vers la tête du patient. On demande au patient d’inspirer profondément. On peut sentir le bord du foie descendre grâce à l’inspiration jusqu’à environ 3 cm sous le rebord costal sur la ligne médioclaviculaire. Un foie normal a un bord inférieur mou, régulier, net et une surface lisse.
Figure 13 : Palpation du foie |
Si le patient est obèse, il sera difficile d’avoir accès à son foie. On utilise la « technique du crochet » pour le palper. On place les deux mains du côté droit de l’abdomen, en dessous de la matité du foie, et on enfonce les doigts sous le rebord costal. On demande ensuite au patient d’inspirer.
Figure 14 : Technique du crochet |
On percute la rate. Si on entend un tympanisme ou une sonorité pulmonaire, la splénomégalie est peu probable. Lorsqu’on entend une matité, on suspecte une splénomégalie, mais on ne peut pas l’affirmer. On percute la partie inférieure gauche de la paroi thoracique, de la 6e côte (à la limite de la matité cardiaque) vers la ligne axillaire antérieure et le rebord costal gauche. Quand la rate grossit, c’est en avant, en bas et en dedans.
Figure 15 : Topographie de la rate |
On palpe la rate en plaçant la main gauche sur et autour du patient, pour soulever et pousser vers l’avant la base thoracique gauche, et la main droite en dessous du rebord costal gauche, en appuyant en direction de la rate. Attention à ne pas placer la main droite trop proche du rebord costal, car cela peut faire manquer une rate agrandie et cela restreint la mobilité de la main pour aller sous le rebord costal. Physiologiquement une rate n’est pas palpable, contrairement au foie.
Figure 16 : Palpation de la rate |
Les reins ne sont que très rarement palpables. Pour palper le rein droit on place la main gauche en dessous de la 12e côte et le long de celle-ci, les doigts atteignant l’angle costo-vertébral, on soulève afin de déplacer le rein en avant. La main droite appuie dans le quadrant supérieur droit, le long du grand droit. On fait de même pour le rein gauche. La perception du rein nous fait penser à une augmentation de volume. On suspecte une tumeur, une polykystose, une hydronéphrose, etc.
Figure 17 : Palpation des reins |
On effectue une percussion des loges rénales. Elle se fait lorsque le patient est assis, dos nu. On pose une main sur l’angle costo-vertébral, et on la percute avec le poing. Cela met le rein en vibration et provoque une douleur en cas d’inflammation de l’organe (par exemple en cas de pyélonéphrite). La douleur provoquée peut aussi être d’origine musculosquelettique. On effectue cette manœuvre à la fin de l’examen pour ne pas faire bouger le patient inutilement.
Figure 18 : Percussion des reins |
Si le patient n’est pas mobilisable, on peut le prendre par les flancs et le secouer de gauche à droite à la recherche d’une douleur provoquée.
Figure 19 : Percussion foie médio-claviculaire et médio-sternale |