Un examen anal et rectal complète un examen abdominal. On installe le patient en décubitus latéral gauche, genoux contre la poitrine ou en décubitus dorsal, les jambes fléchies et les poings sous les fesses. On observe les sous-vêtements à la recherche de selles, sang, etc. On observe la région périnéale et péri-anale. Les observations doivent être décrites selon une horloge, midi orienté antérieurement.

Peut-on voir une masse, un prolapsus, une fistulisation à la peau, des selles ? Une masse doit être décrite. La peau est-elle colorée, tuméfiée, lésée ?

En présence d’une masse, le diagnostic différentiel est celui d’un abcès fistulisé ou non, d’une marisque, d’une papille anale hypertrophique, d’une thrombose veineuse superficielle, d’une hémorroïde, d’un condylome, d’une tumeur, d’un kyste sacrococcygien, etc.

Figure 22 : Cadrans périanaux

Figure 23 : Positions pour le toucher rectal

On poursuit par un toucher rectal. Il faut prévenir le patient et lui expliquer pourquoi on fait ce geste et son importance pour le diagnostic. Le patient reste dans la position initiale de l’examen périnéale. On enfile un gant, on dépose du gel sur l’anus du patient et son index. On introduit le doigt doucement en direction de l’ombilic, le plus loin possible.

On palpe d’abord antérieurement, la prostate chez l’homme, le cul-de-sac de Douglas chez la femme. Une masse douloureuse chez l’homme fait penser à une prostatite, une masse élastique et régulière à une hypertrophie bénigne de la prostate et un nodule dur irrégulier à une tumeur. Une douleur provoquée chez la femme fait suspecter une péritonite.

On palpe ensuite latéralement puis postérieurement en tournant le doigt à la recherche de douleurs, masses, irrégularités, fécalomes. On évalue la longueur et symétrie des sphincters.

On demande au patient de serrer les fesses afin de vérifier le tonus du sphincter externe. En cas d’atonie on suspecte un syndrome de la queue-de-cheval.

On note la couleur des selles et la présence de sang au doigtier à la fin du toucher rectal. On peut complémenter l’examen par l’anuscopie à la recherche de saignement ou de lésion de la muqueuse anale.