Le cervelet présente une carte somatotopique de la partie du corps ipsilatéral et chaque moitié du cervelet contrôle les muscles ipsilatéraux. Un déficit cérébelleux s’exprime toujours ipsilatéralement à la lésion.
Le cervelet est composé du ponto-, spino- et vestibulocervelet qui occupent respectivement les hémisphères cérébelleux, le vermis et le lobe flocculonodulaire. Ils s’occupent respectivement de la planification et l’initiation des mouvements, ainsi que de la gestion des mouvements distaux ; de l’exécution des mouvements proximaux ; de l’équilibre.
On observe une ataxie oculaire, c’est-à-dire un nystagmus d’allure centrale, des oscillations saccadées, un opsoclonus, des déficits à la fixation, à la poursuite et aux saccades. On pense à une atteinte cérébelleuse. On observe une dysarthrie cérébelleuse.
On observe des mouvements oscillatoires céphaliques ou du coude chez le patient. On pense à un tremor cinétique ou intentionnel.
On demande au patient de toucher avec un index son propre nez puis l’index de l’examinateur, le plus rapidement possible à de multiples reprises. On fait l’opération pour un index puis l’autre.
Une autre manière de faire est de demander au patient de toucher alternativement son nez avec un index puis l’autre depuis une position initiale bras écartés.
Figure 26 : Épreuve doigt-nez dysmétrique et dysnergique |
On observe une trajectoire sinueuse avec difficulté à atteindre la cible, mouvements excessifs ou insuffisants. On parle de dysmétrie.
On observe un mouvement en plusieurs étapes, décomposé. On parle dysynergie. Si l’on demande au patient de dessiner une spirale, pour cette même raison, il sera en difficulté.
On demande au patient couché de mettre un talon sur le genou de la jambe opposée puis de descendre celui-ci le long de la crête tibiale jusqu’à la cheville. On fait l’opération avec une jambe puis l’autre. On observe une trajectoire sinueuse avec difficulté à atteindre la cible, mouvements excessifs ou insuffisants. On pense à une dysmétrie ou à un tremor cinétique ou intentionnel.
Figure 27 : Épreuve talon-genou-pied |
On demande au patient d’écarter les deux bras et de venir toucher son nez avec ses deux index en même temps puis de répéter l’opération le plus rapidement possible. On observe des déficits de coordinations des mouvements des index gauche et droit. On parle de dysynchronométrie.
Figure 28 : Épreuve doigt-nez les bras écartés, dyssynchronométrie |
On demande au patient de réaliser des mouvements de pronation-supination des deux avant-bras le plus rapidement possible. On observe une incapacité à réaliser rapidement ces mouvements rythmiques agonistes-antagonistes. On parle de disdiadochocinésie.
Figure 29 : Épreuve des marionnettes |
On demande au patient de fléchir son avant-bras contre résistance. On relâche abruptement la résistance. On observe une flexion de l’avant-bras avec impossibilité à stopper le mouvement. On parle de rebond pathologique.
On observe l’un de ces éléments : ataxie oculaire, dysarthrie cérébelleuse, tremor cinétique ou intentionnel, dysmétrie, dyssynergie, dyssynchronométrie, disdiadochocinésie, rebond pathologique, réflexes hypotones et pendulaires, ataxie à la marche. On pense à une ataxie cinétique expliquée par des lésions cérébelleuses hémisphériques.
On observe une ataxie cérébelleuse qu’elle soit cinétique, statique ou vestibulocérébelleuse. On pense à un accident vasculaire cérébelleux, une hémorragie cérébelleuse, une maladie de Gayet-Wernicke et d’autres carences, une hydrocéphalie, une sclérose en plaques, un éthylisme et des intoxications, des tumeurs, des dysthyroïdies, une sidérose, des malformations type Arnold-Chiari, des origines dégénératives et héréditaires, syndrome de Miller-Fisher, etc.