On débute par une évaluation du maintien postural. On évalue le tonus postural. On observe chez le patient des postures de repos inhabituels avec des contractions musculaires prolongées. On pense à une dystonie ou une posture spastique. On observe une posture des membres supérieurs en flexion complète rigide et des membres inférieurs en extension. On pense à une posture spastique ayant pour origine une lésion centrale. 

On mobilise passivement les membres du patient. On observe une rigidité qui cède par à-coups. On parle de rigidité en roue dentée ou en tuyau de plomb. On pense à un parkinsonisme dégénératif, médicamenteux, etc. On observe une rigidité qui augmente avec la vitesse que l’on imprime au membre. On parle de rigidité spastique ou en canif. On pense à une lésion centrale. On constate une rigidité non modifiée par le mouvement. On pense à une dystonie. Une dystonie généralisée, opisthotonos, doit faire penser à un tétanos, une méningite, etc. On constate que le patient lutte volontairement contre le mouvement. On parle de paratonie. On pense à une lésion frontale ou un état confusionnel.

On demande au patient de se mettre debout, pieds joints avec bras tendus devant lui, paumes à plat tendues vers le haut. On observe une pronation de l’avant-bras, un creusement des paumes de main. On pense à une atteinte pyramidale.

On observe une latéropulsion unilatérale. On pense à des déficits vestibulaires centraux ou périphériques. On observe une ataxie oculaire associée ainsi qu’une latéropulsion oculaire à la fermeture des yeux. On pense à une ataxie dans le contexte d’un syndrome vestibulocérébelleux expliquée par une lésion flocculonodulaire.

On observe des oscillations autour de l’axe du corps, une incapacité à maintenir les pieds joints jusqu’à écarter largement les jambes et des contractions des muscles de la loge antérieure de la jambe, appelées danse des tendons. On pense à un déficit proprioceptif périphérique ou central, à une lésion du vermis avec ataxie cérébelleuse statique. 

Figure 30 : Epreuve de Romberg

On demande au patient de fermer les yeux toujours dans la même position. On n’observe pas de changement par rapport à la situation yeux ouverts. On parle de Romberg négatif. On pense à une atteinte cérébelleuse statique. On observe une augmentation de l’instabilité les yeux fermés. On pense à une atteinte proprioceptive périphérique ou centrale, à un déficit vestibulaire périphérique ou central.

On demande au patient de faire quelques allers-retours en marchant.

  • On observe une marche sur une ligne sinueuse avec un polygone de sustentation élargi, des pas irréguliers qui frappent le sol. On pense à une marche ataxique cérébelleuse.
  • On observe une marche avec déviation du pas unilatéralement. On pense à une marche ataxique vestibulaire.
  • On observe une marche où le malade lance brusquement la jambe et pose le pied par le talon sur le sol. On pense à une marche ataxique proprioceptive.
  • On observe une marche avec le membre inférieur en extension décrivant à chaque pas un arc de cercle. On pense à un fauchage ou marche spastique dans le contexte d’une hémiplégie ou si le fauchage est bilatéral, marche en ciseau, d’une para- ou tétraparésie.
  • On observe une marche avec un genou levé et un appui sur le pied qui débute par la pointe. On parle de steppage. On pense à des paralysies des muscles releveurs des pieds. On pense à une compression du nerf péronier, une radiculopathie, un syndrome de la queue-de-cheval, d’autres neuropathies, des myopathies, etc.
  • On observe une marche avec chute du bassin de côté et compensation par inclinaison du tronc controlatérale. On parle de marche myopathique de Trendelenburg et pour le tronc du signe de Duchenne. On pense à une insuffisance du moyen et petit fessier du côté controlatéral à la chute du bassin.
  • On observe une marche avec un dérobement brusque et une nécessité d’interruption de la marche. On pense à une claudication intermittente. On pense à une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, une sténose du canal lombaire, une hernie discale, etc. Pour soulager la sténose lombaire, le patient se penche en avant.
  • On observe une marche avec évitement d’appui sur un membre. On parle de boiterie, lié à une douleur, une raideur ou instabilité articulaire, une inégalité de longueur des membres inférieurs. On pense à une origine traumatique, infectieuse, inflammatoire, tumorale, hématologique, etc.
  • On observe une marche à petit pas. On parle de marche hypokinétique. On pense à un syndrome parkinsonien dans le contexte d’une atteinte des noyaux gris, une hydrocéphalie avancée, une marche de l’âge avancé, etc. Un syndrome parkinsonien se présente spécifiquement avec un demi-tour à petit pas, un ballant des bras diminués, une bradykinésie, une rigidité du tronc, un tremblement de repos et une pauvre expression faciale.
  • On observe une marche précautionneuse, avec recherche d’appuis, bras écartés, genoux fléchis, mouvements amples des bras, pied traînant et lâchage des genoux. On pense à une marche somatoforme, trouble de conversion.
  • On observe une marche parasitée par des mouvements hyperkinétiques involontaires. On parle de mouvements anormaux hyperkinétiques.
    • On observe un mouvement aléatoire fluide de tout le membre, à basse fréquence. On parle de chorée. On pense principalement à des causes médicamenteuses, vasculaires, hyperglycémie, inflammatoire et infectieux, post-infectieux, hématologique, métabolique et endocrinien, lupique, chorée de Huntington, maladie de Wilson chez les jeunes, etc.
    • On observe un mouvement aléatoire ample et fluide de la partie proximale du membre, à basse fréquence. On parle de ballisme. On pense à des causes similaires à la chorée.
    • On observe un mouvement aléatoire ample et fluide de la partie distale du membre, à basse fréquence. On parle d’athétose. On pense à des causes similaires à la chorée.
    • On observe un mouvement aléatoire brusque de courte durée, à haute fréquence, parfois rythmique. On parle de myoclonie. Penser à des encéphalites, des traumatismes, des encéphalopathies anoxiques ou toxico-métaboliques, des maladies dégénératives, des épilepsies.
    • On observe des myoclonies associées à une perte de connaissance. On pense à une épilepsie, à une syncope cardiaque, une syncope hypotensive, une syncope réflexe, etc. La perte de connaissance se fait les yeux ouverts et est associée avec une morsure de langue latérale, une perte d’urines, une confusion au réveil. On pense à une épilepsie.
    • On observe une oscillation rythmique autour d’une articulation. On parle de tremblement. Il existe trois types de tremblement, un au repos, un postural ou aux mouvements isométriques, un cinétique. Au repos penser au parkinsonisme, à la maladie de Wilson, etc. À la posture ou aux mouvements isométriques, penser au tremblement physiologique, au tremblement essentiel, d’autres atteintes cérébrales. Un tremblement cinétique fait évoquer un syndrome cérébelleux.
    • On observe un mouvement stéréotypé brusque qui peut être supprimé un court instant par la volonté. On pense à un tic. Parmi les étiologies, on trouve des étiologies post-TCC, post-encéphalites, post-anoxiques para-infectieux, médicamenteux., héréditaires, etc.
    • On observe une agitation motrice sur sentiment d’inconfort du patient et impulsion interne à bouger. On parle d’akathisie. On pense au syndrome des jambes sans repos, des causes médicamenteuses, etc.

On demande au patient de marcher sur les talons. On constate un déficit. On pense à une radiculopathie L4-L5, un syndrome de la queue-de-cheval, des neuropathies et myopathies, etc.

On demande au patient de marcher sur les pointes des pieds. On constate un déficit. On pense à une radiculopathie S1-S2, un syndrome de la queue-de-cheval, des neuropathies et myopathies, etc.

On demande au patient de marcher les deux pieds sur une même ligne droite, en collant talon et pointe. On observe une difficulté à maintenir l’équilibre. On pense à une ataxie, de tout type.

On évalue ensuite une force des fessiers moyens et petits. On demande au patient de se tenir sur une jambe. On constate une chute du bassin du côté qui n’est pas en appui. On pense à insuffisance musculaire. On la retrouve dans des dystrophies musculaires, des neuropathies, des myopathies, etc.

On évalue ensuite la force du segment proximal du membre inférieur. On demande au patient de s’accroupir. On constate une incapacité. On pense à une insuffisance musculaire. On la retrouve dans des neuropathies et myopathies, etc. 

Figure 31 : Trendelenburg & Figure 32 : Position accroupie